Guide Internet à destination des collectivités locales de Bourgogne pour la promotion
des achats responsables de bois dans les marchés publics

Qu'est-ce qu'un achat responsable de bois ?

Le bois local : un matériau écologique à privilégier

Les atouts écologiques du bois

Un matériau de longue durée de vie

Le bois est un matériau qui a toujours été utilisé dans la construction. Une multitude d’ouvrages construits il y a plusieurs siècles attestent aujourd’hui de sa durabilité. La France a un important patrimoine architectural en bois, comme les maisons à colombages datant du Moyen-Age et de nombreuses églises et fermes dont les charpentes peuvent dépasser les 300 ans. Le bois est donc incontestablement un matériau de construction ancestral et également très durable.

Une matière première renouvelable

A condition qu’il vienne de forêts gérées durablement, le bois est un matériau de construction issu d’une matière première renouvelable, contrairement à la plupart des autres matériaux. Par exemple, le béton est constitué de granulats (sables et graviers) qui ont mis plusieurs milliers d’années à se constituer et qui ne sont pas renouvelables à une échelle de temps humaine. Leur extraction n’est donc pas durable, ce qui va causer à terme un épuisement des réserves.

Un matériau au faible coût énergétique

Le matériau bois nécessite peu de transformations, ce qui limite sa consommation d’énergie. Son coût énergétique est plus faible que celui du béton, de l’acier ou de l’aluminium.

Un matériau qui aide à lutter contre les changements climatiques

L’emploi du bois comme matière première permet de stocker le CO2 emmagasiné lors de la croissance de l’arbre. L’arbre présente un cycle naturel de stockage-émission de carbone nul : absorption de CO2 lors de la croissance et émission lors de la décomposition ou de la combustion. L’ADEME estime ainsi qu'un mètre cube de bois stocke une tonne de CO2. Cette absorption naturelle de CO2 permet de lutter contre l’effet de serre.

Un matériau recyclable

En plus d’être renouvelable, le bois est recyclable. Au cours de sa vie, une pièce de bois peut successivement servir pour différents usages (construction, meubles, piquets). Ce matériau se rénove facilement avec peu de matériel, et cela coûte moins cher que de racheter du neuf ! De plus, en fin de vie, le bois devient un combustible fournissant du chauffage et de l’énergie.

Réduire les émissions de CO2 liées au transport

Si le bois stocke du CO2, l’un des principaux gaz à effet de serre, lors de sa croissance, le transport sur de longues distances peut diminuer, voire inverser, ce bénéfice écologique.

En 2007, l’Union Française des Fabricants et Entrepreneurs de Parquets a demandé à l’institut technologique FCBA d’évaluer l’impact environnemental lié à la logistique pour un parquet de fabrication française et un parquet de fabrication chinoise1. La conclusion est la suivante : « L’impact environnemental de la logistique est multiplié par 17 pour les indicateurs d’effet de serre et de consommation de pétrole et par 50 pour l’indicateur d’acidification de l’air lorsqu’on produit des parquets en Chine à l’aide de grumes françaises au lieu d’une fabrication locale. Mille mètres carrés de parquet représentent 10 tonnes de bois et permettent […] de stocker 16 tonnes de dioxyde de carbone. L’impact de la logistique pour le scénario français représente 1,13 tonnes de dioxyde de carbone. L’impact de la logistique pour le scénario chinois représente 19 tonnes de dioxyde de carbone et est donc supérieur à la quantité de dioxyde de carbone stockée dans le bois. »

En privilégiant l’utilisation de bois récolté et transformé localement, les consommateurs peuvent faire le choix d’un matériau à très faible impact environnemental.

Créer des emplois en milieu rural et équilibrer l’aménagement du territoire

En France, on estime que la filière forêt-bois représente 450 000 emplois directs et associés2. Les entreprises de la filière bois sont en général de petite taille, puisque deux entreprises sur trois emploient moins de 50 salariés3. De plus, ces entreprises sont relativement dispersées dans l’espace et maillent de façon remarquable les territoires ruraux. Elles permettent ainsi d’équilibrer l’aménagement du territoire.

En dehors de la crise économique actuelle, la hausse structurelle du prix de l’énergie liée à l’appauvrissement des réserves de pétrole et aux efforts pour lutter contre les changements climatiques devrait bénéficier pleinement aux entreprises de la filière forêt-bois. Cette filière représente donc un gisement considérable d’emplois, non délocalisables, pour le futur.

Stimuler l’interdépendance des entreprises, préparer l’avenir

L’interdépendance entre les entreprises de la filière bois est souvent très forte : par exemple, une parqueterie peut vendre les chutes de bois qu’elle ne peut pas utiliser pour fabriquer des parquets à une menuiserie qui les utilisera pour fabriquer des portes ou des fenêtres en lamellé-collé (assemblage de carrelets). Acheter un parquet fabriqué localement permet donc indirectement d’approvisionner une menuiserie qui pourra proposer des produits à un prix plus compétitif.

De plus, les scieries ont un fonctionnement économique qui nécessite une forte disponibilité en capitaux pour gérer l’approvisionnement, il est alors difficile d’investir individuellement. La coopération des entreprises peut permettre de favoriser l’investissement commun dans des infrastructures ou des outils de production.

Enfin, le regroupement au sein de l’interprofession Aprovalbois permet de mutualiser les coûts pour organiser la veille économique (par exemple, les marchés publics demandant du bois) ou technologique (par exemple, les traitements à faible impact environnemental ou l’évolution des normes).

1. Ibid.

2. D’après le Ministère de l’Agriculture.

3. D’après le Ministère de l’Economie, de l’Industrie et des Finances, 2008. Le bois en chiffre.